Naturalisation : Valls se démarque de Guéant
Le ministre de l'Intérieur a décidé de ne pas appliquer les nouveaux critères de naturalisation de son prédécesseur.
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, s'est démarqué mercredi de son prédécesseur Claude Guéant sur l'immigration, annonçant sa décision de ne pas appliquer les nouveaux critères de naturalisation et de mettre fin au pouvoir discrétionnaire de l'administration en matière de régularisations. Intervenant devant la commission des Lois du Sénat, le ministre a aussi écarté l'hypothèse d'un rétablissement du contrôle aux frontières pour lutter contre une "Europe passoire", comme l'avait souhaité la droite lors de la campagne présidentielle.
"Je suis très attaché au principe de libre circulation et je serai très scrupuleux quant la préservation de l'acquis Schengen. Je refuse la fermeture unilatérale des frontières", a déclaré le ministre, en précisant que "tout doit être décidé par le Conseil, sur proposition de la Commission". Sur l'acquisition de la nationalité, Manuel Valls a fait part de sa décision de "revenir sur les critères" de naturalisation "introduits subrepticement par mon prédécesseur" (Claude Guéant, NDLR) et qui relèvent, selon lui, d'une "course d'obstacles aléatoire et discriminante".
Gens méritants
Manuel Valls a évoqué notamment le test concernant la connaissance de la culture et de l'histoire de la France, qui devait rentrer en application le 1er juillet. "Des ministres et des sénateurs auraient du mal y répondre tellement il est hors des clous", a plaidé le ministre en estimant que le test, sous la forme d'un QCM, "ressemble un jeu télévisé". Il a évoqué une "politique délibérée" du précédent gouvernement "d'exclure de la nationalité des gens méritants et ne posant aucune difficulté".
Résultat : "le nombre de naturalisations est en chute libre" et (...)